Les routes et chemins de la Province

Carte du réseau routier au Moyen Âge tardif
Muletiers au col de San Adrian.  (Braun & Hogenberg. 1598)
Plan du Chemin royal. « 3e profil servant pour les sites dont le chemin doit être flanqué de murs et d’une bande de chaussée... des Chemins royaux des voitures respectives aux juridictions des villas Legazpia et de Villarreal, à partir des confins avec Anzuola ». 1765

L’histoire des chemins de Gipuzkoa s’est révélée une des lignes de recherche historique les plus fructueuses de ces dernières années.

Jusqu’au développement des villas à partir du 13e siècle, on peut observer tout un réseau de chemins servant, pour les uns, à la communication du Bas-Oria et d’Urumea avec la Navarre (à travers les monts Aralar principalement, ils distribuent les différentes voies de passage entre les défilés), pour les autres à rejoindre la côte par Andatzarrate, ou encore Bergara par Goierri et Alto Urola… Il faut ajouter à ces voies différents passages entre les vallées, parsemés de châteaux et le long desquels de nombreux vestiges romans ont subsisté.

La fondation des villas, à partir du 13e siècle, produit deux grands axes de communication Nord-Sud, entre la côte et Alava, sur la route de Castille. Ces axes suivent à peu près deux vallées et s’articulent autour des cités : l’un va de Arlaban à Bergara, puis à Mutriku et Zumaia-Getaria par San Prudencio (vallée du Deba) ; l’autre va de Biozkorna à Legazpi, puis vers toute la vallée de l’Oria jusqu’à la côte. Ces nouveaux axes ne déplacent pas les axes antérieurs, mais ils les incluent à un second rang, au moins pour ce qui est de leur entretien et de leur qualité. Peu à peu, l’installation des institutions dans la province va tracer la définition du réseau régional de routes et chemins, par ajout ou intégration.

Le point culminant de cette évolution se produira au milieu du 18e siècle avec la construction et le financement, de la part de Gipuzkoa, de la nouvelle route royale pour attelages, qui traverse la province en diagonale (SO-NE), d’Arlaban à Irun. Son tracé originel, dessiné par l’architecte Ibero, reliait Gatzaga à la vallée de Leintz et le Haut-Deba, puis arrivait jusqu’au Goierri via Oñati-Legazpi-Zumarraga. Cependant, cette voie fut bientôt remplacée par une autre plus adaptée au transport sur roues, reliant le col de Deskarga à Zumarraga. Outre les raisons de commodité, cette déviation du tracé répondait tout autant aux intérêts commerciaux de Bergara et Arrasate. En revanche, le tronçon San Adrián-Igartza, qui traverse les monts d’Aizkorri et redescendait vers Beasain en suivant le Haut-Oria, reste en dehors de cette restructuration et acquiert la catégorie de chemin de postes. À Beasain, il reprend la vieille voie le long de l’Oria, puis continue vers Tolosa. Il rejoint l’Urumea par Urnieta jusqu’à Astigarraga, puis il va d’Oiartzun à Irun et traverse le Bidasoa à Behobia.

La route pour voitures attelées ne va pas jusqu’à Donostia, du moins pas en tant que telle, en raison des difficultés d’accès. Il faut un détour par Hernani pour faire cette jonction. Une bifurcation vers la Navarre à la hauteur de Tolosa était prévue. Une autre bifurcation partait de Bergara vers Mutriku-Deba, en suivant l’ancien chemin de la vallée. Un réseau s’était constitué, semblable sur sa plus grande partie au tracé actuel. La modification la plus importante fut l’adjonction, beaucoup plus tard, au parcours principal, du tronçon de Otzaurte, qui descendait vers Zegama (Haut-Oria) depuis la Navarre.

Ce chemin fut interdit aux voitures à roues renforcées de pointes (prévues pour la boue et la montagne), à cause des dommages provoqués par celles-ci. Ce projet fut financé par recours à l’emprunt public et par l’impôt sur la consommation, variable selon la proximité ou le bénéfice lié à la nouvelle voie. La Diputación (gouvernement local) y contribua également. Des péages ou chaînes furent également installés (citons, selon la toponymie actuelle : à Irun en arrivant dans la ville depuis Oiartzun avant la déviation vers Hondarribia, à Beasain à l’intersection des chemins du Haut-Oria et du Haut-Urola). Enfin, une réglementation très stricte fut rédigée pour l’entretien de la voie.

En conclusion, nous pouvons parler de ce « chemin » comme d’un projet de l’Illustration locale, qui voyait en lui un « père » qui allait « fertiliser la mère » (la Province de Gipuzcoa) grâce au commerce qui y serait généré.

 

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